Il est facile de l’élever dans un aquarium

Louis Figuier, Les Insectes, Paris, Hachette, 1867, p. 515-516.

Elle éclot bientôt, et ressemble d’abord à une petite ligne noire. Il est facile de l’élever dans un aquarium. On voit alors qu’elle se construit un fourreau soyeux, qu’elle traîne après elle et qui protège son abdomen. Quand on l’inquiète, elle rentre tout entière dans son étui. L’intérieur de cet étui est lisse et formé de vase ; à l’extérieur, il est fortifié par des matières étrangères.

La Phrygane rhombique (fig. 450, 451, 452) garnit son fourreau de brins de bois ou d’herbes, disposés comme le montre la figure 453. D’autres espèces disposent ces brins en spirale, d’autres en séries parallèles.

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La Phrygane flavicornis tapisse sa demeure de petites coquilles. « Ces sortes d’habits, dit Réaumur, sont très-jolis, mais ils sont aussi des plus singuliers. Un sauvage qui, au lieu d’être couvert de fourrures, le serait de rat musqués, de taupes, ou autres animaux vivants, aurait un habillement bien extraordinaire ; tel est en quelque sorte celui de nos larves. » D’autres Phryganes emploient pour construire l’étui qui leur sert de demeure, du sable et de petits cailloux. Chaque espèce se sert toujours des mêmes matériaux, à moins qu’elle ne s’en trouve privée et obligée d’en employer d’autres. Ces fourreaux protègent les larves contre la voracité de leurs ennemis.