Selon la turbulence des eaux

William H. AmosAnimaux des fleuves, Paris, France Loisirs, 1981, p. 205.

amos-1981

Pendant leur période larvaire, la plupart des phryganes construisent d’ingénieux filets et cases, à la différence aussi des autres insectes aquatiques. Ces cases et filets sont parfaitement adaptés à la forme des larves. Ils sont faits de matériaux divers, selon la turbulence des eaux dans lesquelles les larves vivent. Les insectes habitant les eaux les plus rapides construisent les cases les plus lourdes qui les maintiennent dans l’eau par leur poids et les protègent quand ils sont violemment ballotés en tous sens par le courant rapide. La larve de Glossosoma construit une case de pierre en forme de carapace  de tortue, dont elle garnit l’ouverture d’une colonne de pierres plus petites. Quand la larve se prépare à se métamorphoser en nymphe, elle retire le pont de pierre et fixe le bord  de sa case à une roche. Les larves de Glossosoma se trouvent dans les eaux froides au cours rapide. Dans les eaux froides au cours rapide. Dans les eaux plus calmes, les cases n’ont pas besoin d’être aussi résistantes. La larve de Molanna, par exemple, construit une case en forme de bouclier, faite uniquement de sable. Beaucoup de larves de la famille des Leptocéridés fabriquent des fourreaux avec des débris végétaux, morceaux d’écorce ou feuilles, qu’elles coupent avec leurs dents à la même grandeur et disposent  bout à bout en un édifice en spirale. Les cases d’Oecetis, leptocéridé que l’on trouve dans  les régions montagneuses froides, sont également constituées de matières végétales, souvent de petites brindilles. Mais l’une des cases les plus extraordinaires est celle de la larve d’Helicopsyche. En forme de coquille d’escargot, elle est faite de minuscules cailloux et de sable.