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A cause des ruses et des artifices

Clarisse Juranville, Un monde fantastique, Limoges, Barbou, 1892, p. 61-62

Ai-je fini sur ce sujet ? Pas encore. Ayez un peu de patience, j’ai à vous parler d’un troisième insecte qui mérite bien votre intérêt à cause des ruses et des artifices qu’il emploie pour se défendre contre les dangers qui le menacent.

La Phrygane vit dans l’eau et a besoin de l’eau dans les premières périodes de son existence. Elle déposes ses œufs sur les feuilles et les tiges des plantes qui se trouvent dans les marais, les étangs ou les rivières, elle les enveloppe d’une matière gélatineuse qui se gonfle et sert à les fixer aux objets sur lesquels ils sont posé. De ces œufs naissent des larves qui, pour nous, n’ont aucun attrait, mais il n’en est pas de même de gent aquatique qui s’en montre très friand. Que dis-je ? je me trompe, il y a des hommes même qui les recherchent avec beaucoup d’empressement. Pourquoi ? Voudraient-ils, par hasard, faire concurrence aux poissons ? Non, mais les êtres doux et pacifiques connus sous le nom de pêcheurs à la ligne, et qui ont donné lieu à la plaisante définition que vous savez, n’ignorent pas, malgré leur ingénuité proverbiale, que ces larves sont les mets favoris des poissons, ils les mettent comme appâts au bout de leur hameçon. Aussitôt après leur naissance, les larves se fabriquent un fourreau de soie et s’en enveloppent ; mais comme ce vêtement est très fragile et léger, qu’il ne saurait protéger efficacement leur corps mou et délicat, elles le recouvrent de matériaux qui varient suivant l’espèce qui les emploie : ce sont des parcelles de bois, des débris de feuilles, de petites coquilles ou du sable. Rien n’est amusant comme de voir ces animaux portant sur le dos leur étrange et pittoresque maison, obligés, pour marcher, de sortir leur corps un peu en avant et de mettre, comme la belette, le nez à la fenêtre. Il faut dire aussi que les objets qui les recouvrent, augmentant leur volume, leur permettent de se maintenir en équilibre et de se diriger plus facilement dans l’élément liquide. C’est un lest d’un nouveau genre mis à leur disposition par la main bienfaisante du Créateur.

 

 

Promenons nous maintenant au bord des eaux

Serge Jacquemart, « Porte-bois, cazet, portefaix, ver d’eau, chairfaix, traîne-bûche ou chalut-bois, le trichoptère doit échapper à la convoitise des poissons ou à celle des pêcheurs avant de devenir la phrygane » La vie des bêtes et l’ami des bêtes, n° 31, juin 1961.

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Traînant derrière elle sa voiture

Léon Senden, Drames et Idylles de l’étang traduit du flamand par Léon Breckx
Paris, Bruxelles, Durand, Lethielleux, 1937.

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Que d’amis et de curieux sont venus passer des heures après leur dîner

Chanoine C.H. de Labonnefon, Croquis Entomologiques, Paris, Maison de la Bonne Presse, 1923, p. 54-57.

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