Aristote, Histoire des animaux, Trad. Janine Bertier, Paris, Folio Essais Gallimard, 1994.

Il existe une petite larve qui s’appelle Xylophore qui n’est rien moins étrange que ces animaux; sa tête variée sort à l’exterieur de son enveloppe, ses pieds sont à l’extrémité, comme chez les autres larves, et le reste du corps est dans une tunique arachnéenne entourée de brindilles disposées de telle sorte qu’elles paraissent s’être accrochées pendant que l’animal marchait; mais celles-ci sont de même nature que la tunique-ce qu’est la coquille au limaçon, cet ensemble l’est à la larve- et elles ne tombent pas mais s’en arrachent commme si elles y étaient adhérentes. Et si l’on enlève cette tunique, l’animal meurt et il n’est plus bon à rien comme le limaçon quand on lui enlève sa coquille. Le temps passant cette larve devient chrysalide comme les chenilles et elle vit privée de mouvement. Mais ce qui naît d’elle en fait d’animal ailé, on ne l’a pas encore vu.