Auguste Lameere, Précis de zoologie, tome V les insectes supérieurs, Bruxelles, Université de Bruxelles, Institut Zoologique Torley-Rousseau, 1938, p. 64-65.
L’évolution des fourreaux des larves, où se manifestent de grandes variations, est également polygénétique. Des grains de sable ou de graviers sont utilisés dans tous les fourreaux primitifs, qui sont en général coniques et un peu courbé (fig. 75) ; à ces éléments minéraux peuvent être substitués des coquilles ou des matériaux d’origine végétale (fig. 76) disposés dans le sens longitudinal, transversal ou spiral (fig. 77), ou bien encore perpendiculairement à la surface. Dans les eaux courantes, diverses adaptations peuvent se présenter pour empêcher le fourreau d’être entraîné : addition de matériaux plus gros, tels que petits cailloux, pour l’alourdir (fig. 78), ou brindilles dressées jouant le rôle d’ancre, ou encore étalement en lames des côtés du tube et du bord supérieur de l’orifice antérieur. Exceptionnellement le fourreau est formé d’une section de tigelle creuse (fig. 79), ou bien la larve fore une galerie dans un morceau de bois qu’elle ronge pour se nourrir. Les espèces vivant au fond n’emploient que des matériaux lourds ; celles qui vivent dans les eaux stagnantes, à la surface, utilisent au contraire des fragments de plantes vivantes, ou n’ajoutent rien à leur fourreau, qui est alors uniquement formé de soie. Une même espèce peut utiliser divers type de construction, ou changer de système avec l’âge. Alors que, dans les eaux courantes, les matériaux constituant les fourreaux sont presque toujours de même nature, pour les espèces des eaux stagnantes ils varient souvent, suivant les saisons, à cause des changements survenant dans leur disponibilité. Les fourreaux sont constitués de deux gaines, l’une formée d’un enduit entourant chaque particule utilisée pour la couche externe, l’autre consistant en un épais feutrage interne assurant l’étanchéité de l’étui.