Harry Bellet, « Valabrègue » Paris, Donations Daniel Cordier, le regard d’un amateur, Centre George Pompidou, 1989, p. 462.
A ce stade nous avons une première clef permettant de pénétrer le monde de Valabrègue : comme sa rivière, ses sculptures s’enroulent, s’entremêlent : des volumes imposants cèdent sous la construction d’une laine de bois. Il s’agit bien entendu d’un bloc d’une seule pièce, mais les variations de patines, les contrastes entre les grandes formes lisses et les parties striées et ondulées par la morsure d’un gouge plus fine évoquent l’imbrication d’espèces différentes. D’autres éléments de la série sont d’allure nettement plus zoomorphe : « Un animal (très petit) comme le « porte-bois » est pour moi l’inspiration idéale pour la sculpture(…) , sa carapace minérale (calcaire) qui imite une branche présente toutes les ambiguïtés : dans mon histoire sur la « rivière » j’ai commencé par sculpter des « porte-bois », c’est l’animal le plus évident, le héros de mon histoire et le meilleur appât pour la pêche » (Le porte-bois est la larve de la phrygane
-du grec phryganon, petit bois mort – qui se développe dans les ruisseaux, dans un fourreau soyeux parsemé de brindilles.