Adolphe Bitard, L’Art et l’Industrie chez les Insectes, Paris, Librairie Générale de Vulgarisation, circa 1886, p. 196-197.
Les larves des phryganes, aussitôt écloses, se construisent des demeures en forme de fourreaux, composées de toutes sortes de substances, suivant l’espèce : graviers, petits coquillages, fétus, brins d’herbe, débris de bois, etc., réunis et consolidés au moyen d’un peu de soie et d’une substance agglutinante sécrétée par l’animal ; elles nagent en portant cet abri, d’où elles ne sortent que la partie antérieure du corps, qui rentre bien vite à la moindre apparence de danger. Ce sont proprement les Teignes aquatiques. Au reste quoique chaque espèce manifeste des préférences évidentes pour les matériaux de cette sorte de nid, il est certain que à défaut de choix, elles prennent ce qu’elles trouvent : on a réussi en effet à obliger des phryganes à employer pour cet objet des substances les plus insolites, telle que le verre pilé, la poudre d’or, etc., mais elles refusent obstinément tout objet à surface unie.