William Buckland, La géologie et la minéralogie dans leurs rapports avec la Théologie naturelle, vol. I, Paris, Crochard & Cie, 1838.
Une autre preuve du temps énorme qu’a dû exiger le dépôt de ces formations d’eau douce du terrain tertiaire de l’Auvergne, c’est la présence, près de Clermont, de lits calcaires de plusieurs pieds d’épaisseur, formés presque en entier par des fourreaux qui rappellent les étuis où s’enferme la larve de notre Frigane commune. Suivant M. Lyell on voit souvent une centaine au moins des coquilles microscopiques d’un petit univalve turbiné du genre Paludine, fixées à l’extérieur de ces fourreaux ou étuis tubulaires qui ont également appartenu à quelques larves du genre Frigane** . On conçoit difficilement que quelque autre procédé qu’une accumulation graduelle, ouvrage d’une longue série d’années, eût pu entasser en quantité si immense ces dépouilles d’animaux aquatiques dans des couches qui, comme celle-ci, recouvrent de grandes étendues de pays en même temps qu’elles sont superposées les unes aux autres et séparées par des lits de marne et d’argile.
**Lyell, Principes of géol., 3° édit., t. 4, p.100.