Rémy Chauvin, Physiologie de l’insecte, Paris, INRA, 1956, p. 705.
Chez Phryganea obsoleta, les larves sorties de leur abri se réfugient dans n’importe quel tube, même à section non circulaire, sauf dans des tubes de verre, qui sont rapidement délaissés. Mais les vieilles larves distinguent leur propre abri d’un autre de même taille, et s’y réfugient de préférence. Toutefois, toutes les larves choisissent toujours leur abri, si on le leur présente en même temps que du matériel brut pour en construire un autre. Les larves ne réparent l’abri que si le dommage causé par l’expérimentateur est vraiment important ; autrement, elle se contente de boucher l’orifice avec de la soie (Dudziak, 1950). La larve de Neuronia ruficornis, chassée de son abri, devient phonégative, alors que les larves dans l’abri semble indifférente à la lumière. La lumière rouge paraît aussi bien perçue que la blanche, et l’on observe un réflexe dorsal à la lumière, mais apparemment pas de sensibilité extra-oculaire ou dermatoptique. A la différence de Phrygabea obsoleta, les larves se blottissent aisément dans des tubes en verre ou choisissent des objets transparents pour construire leur abri ; toutefois si une partie du tube de verre est opaque, c’est là qu’elles placeront la partie antérieure de leur corps. Les matériaux sont choisis d’abord d’après leur consistance, ensuite d’après leur forme et leur largeur est toujours à peu près uniforme : ils semblent « medurés » par les deux premières paires de pattes et spécialement les mésothoraciques (Dhiem, 1949). Chez Molanna angustata, les larves montrent une grande variabilité individuelle dans la réparation de leurs abris. L’analyse statistique montre que la distribution des méthodes de réparation ne se fait pas au hasard : une certaine régulation paraît présente, différente des explications mécaniques simples qu’on a proposées jusque-là (Statopolska et Dembowski, 1950).