David Melbeck et Jampur Fraize, Les animaux qui se cachent ou se camouflent, Ornans, Salamandre, 2018, p. 49.
Qui se recouvre de petits cailloux au fond de la rivière ?
Traîne-bûche, charpentiers, porte-bois, etc. Autant de noms pour la la larve de la phrygane, un insecte aux allures de papillon de nuit.
Dans la famille des trichoptères (prononcer « tricoptères », voici les phryganes, proches cousins des papillons. Ce sont des bestioles dont les larves vivent dans l’eau. Or, le monde sous-marin est rempli de prédateurs affamés quand on mesure à peine 4 cm. Heureusement, la fameuse larve sait y faire. Elle va se fabriquer un costume sur-mesure avec des éléments récoltés au fond de l’eau qui lui ont valu ses différents surnoms.
Grâce aux sécrétions de ses glandes salivaires, elle produit sa propre soie pour fabriquer ce que les biologistes appellent un fourreau. Gravillons, brindilles, feuilles, coquilles d’escargots d’eau, petits cailloux, morceaux de bois… Les couturiers sont unanimes, tous les matériaux utilisés sont du plus bel effet et savamment assemblés. Mais en dehors des défilés, ils sont aussi parfait pour se protéger des regards indiscrets au fond de la mare, de la rivière ou de l’étang.
Pas facile d’apercevoir u porte-bois lorsqu’il ne se déplace pas. Son étui rigolo sert aussi de maison. Au moindre danger, celui qu’on appelle aussi traîne-bûche rentre la tête dans son abri comme une tortue dans sa carapace.
Le costume des larves de phryganes est adapté à leur milieu de vie. Par exemple, celles qui vivent dans les eaux courantes fabriquent le leur avec des petits cailloux pour être suffisamment lestées et hydrodynamiques.