Eugène Chapus, Les chasses princières en France de 1589 à 1841, Paris, Hachette, 1853, p.104
Il me suffira donc de dire qu’à l’état de larve, la phrygane, qui alors est à peu près de la grosseur d’un asticot, pour se préserver de la dent de ses ennemis et afin de se préparer un berceau pour la durée de son sommeil à l’état de nymphe, a l’instinct de se construire un abri. Avec des matériaux qu’elle agglutine à la surface extérieure de la soie filée par elle, elle fabrique une espèce de gaine ou de fourreau, composé soit de débris de plantes aquatiques, soit même de petits graviers. Elle s’empare pour cet usage de ce qui se trouve, je n’ose pas dire sous la main, mais à sa portée ; à ce point que, dans l’état de captivité, on a amené des phryganes à se faire des habits de mosaïque, en plaçant auprès d’elles de tout petits éclats de verres colorés. Dans l’état de nature, les larves des phryganes ne s’habillent pas aussi splendidement, et pour l’ordinaire on les voit, enveloppées de quelques détritus végétaux, flotter au bord des eaux.