Georges Feterman & Céline Leclère, Rivières et étangs, Arles, Actes Sud Junior, 2008, pp. 156-157.
Pour les repérer rien de plus facile : il suffit de soulever une pierre pour découvrir une sorte de petit étui qui avance. Les larves de trichoptères fabriquent leur fourreau protecteur à partir de ce qu’elles trouvent dans l’eau : aiguilles de pins brindilles, grains de sable, feuilles… Dans les eaux calmes, ce fourreau ressemble à un simple petit fagot.
Dans les eaux rapides, il est lesté à chaque extrémité par de minuscules cailloux plats. Dans les torrents, il peut même être fixé sur une pierre. Toutefois sa gaine permet à l’animal de se déplacer facilement. La forme et la composition du fourreau ouvert aux deux extrémités, permettent aux spécialistes d’identifier l’espèce.
En restant immobile au même endroit pendant quelques minutes, il est possible d’observer plusieurs espèces de larves. On peut s’amuser à énumérer les différents types d’étuis : en brisure de coquillages, en petits morceaux de feuilles vertes, en grain de sable noir… Un inventaire qui peut durer longtemps : environ 400 espèces vivent en Europe occidentale !
Les larves de trichoptères sont bien connues des pêcheurs. A cause de leur drôle d’habitude, ils les ont baptisés « porte-bois », traîne-bûches » ou encore ‘phryganes ». Ils les ramassent dans les ruisseaux pour servir d’appâts. La larve de trichoptère est le plat préféré de la truite : elle l’avale toute crue avec son étui !
Des larves et des bijoux
Les talents d’architectes des larves de trichoptères ont été mis à profit pour fabriquer des bijoux. Après qu’on leur a fourni des petits morceaux de nacre, d’or, de pierres précieuses et de minéraux, les larves fabriquent des fourreaux d’un genre très précieux. Ces étuis ont été utilisés pour faire des boucles d’oreilles, des broches ou des épingles à cravate. Un artiste français Hubert Duprat a réalisé une exposition avec ces très belles œuvres de la nature.