Otto Von Frisch, Le camouflage animal, Paris, Flammarion, 1973, p. 47.
D’une certaine manière on peut aussi considérer comme un déguisement la façon dont différentes espèces de larves d’insectes construisent des fourreaux au moyen de sable, de petites pierres, de brindilles ou de morceaux de feuille qu’elles agglutinent au cocon à l’aide de leur salive. L’été, au bord des lacs et dans les marais, nous pouvons voir ces larves rampant ou nageant lentement et traînant ces tubes derrière elles. Les larves de phryganes (Trichoptères) sont connues sous le nom de cherche-faix, porte-bois ou ver d’eau. Ces fourreaux leur servent d’habitat et de cachette ou refuge, elles peuvent s ‘y retirer à tout moment. Ce qui importe, c’est que la matériau utilisé pour la construction de ce fourreau ressemble à celui du milieu dans lequel la larve vit. Comme en général ces larves ne parcourent pas de longues distances et prennent les matériaux de construction là où elles se trouvent, la similitude est le plus souvent atteinte. Ces maisonnettes présentent souvent les aspects les plus divers : ainsi, si le fond d’une mare dans la forêt est recouvert de feuillages en décomposition, le fourreau sera également fait de minuscules fragments végétaux ; si par contre il y a du sable, ce tube sera garni de grains de sable.