Emile Lejeune, Le guide Marabout de la pêche, Paris, Marabout, 1969, p. 43-44.
La larve des phryganes porte communément le nom de ver d’eau, cherfaix, porte-bois, etc. Elle ressemble à une petite chenille d’un blanc sale et son corps est mou sauf la région du cou et de la tête. M. Villatte des Prugnes qui, avant la première guerre mondiale, écrivit un guide très détaillé de la pêche, dit à son propos : « Les poissons qui en sont très friands, n’en feraient qu’une bouchée si Dame Nature ne lui avait appris à se protéger par une maison en forme de tube cylindrique. Rien de plus trompeur que ces tubes vues de l’extérieur. Vous diriez de petites brindilles de bois recouvertes de sable ou de minuscules coquillages. Ainsi emballé, le cherfaix se colle le plus souvent sur des herbes aquatiques, des joncs putréfiés de préférence, mais se déplace fréquemment pour vaquer à ses occupations et prendre sa nourriture, en ayant soin de ne laisser sortir du tube que la portion cuirassée de son corps. Un danger menace-t-il, il rentre tout entier dans son abri, et s’y cramponne à l’aide d’un crochet des plus solides qui se trouve au bout de sa queue. »
La difficulté pour le pêcheur résulte justement de ce qu’il faut sortir le ver d’eau de sa gaine. Parfois il suffit de l’exposer au soleil, mais souvent il faut tirer la larve jusqu’à ce qu’elle cède : malheureusement elle se déchire facilement. On l’utilise comme esche pour les poissons blancs et la perche mais, comme on n’en vend pas chez les marchands spécialisés, il convient de les chercher soi-même sous les pierres des étangs et des ruisseaux.