Sylvain et Ludovic Massé, Lam, la truite, Paris, Larousse, 1938.
Il s’approcha des roches, l’œil étincelant, et son bec, comme un stylet, darda aux interstices. Un traîne-bûches ramonait l’entrée de sa maison de graviers. Cinclo lui pinça la tête d’un coup précis du bec, posa une patte sur la gaine rugueuse et tira délicatement. Le traîne-bûches résista un peu, puis s’abandonna au bec vorace.
Cinglo remonta ; Mérula plongea à son tour. Les colonies de porte-bois et de traîne-bûches leur payaient un lourd tribut, mais ils dédaignaient souvent cette nourriture médiocre et lente.
(p. 57-58)
Les portefaix (limnophiles cuirassés de coquilles nacrées, séricostomes vêtus de mosaïque, molanes caparaçonnées comme des tortues, anabolies aux saveurs nauséeuses) défiaient son assaut. Mais survenait le dytique adulte, moins hideux, tout aussi cruel que sa larve : il savait effriter les étuis rompre le grillage de soie des chrysalides, extirper d’un lent retrait le corps dodu, malgré la défense désespérées des pattes cramponnées dans le cocon tubulaire .
(p. 109)