Maurice Girard, « Note sur les larves d’insecte employées comme amorces pour la pêche », Paris, Annales de la Société entomologique de France, tome deuxième, 1862, p .351-352.
Dans beaucoup de localités différentes, on se sert, en France, pour la pêche, de larves de nombreuses espèces de Phryganes (Névroptères), qui habitent, comme on sait, dans des fourreaux formés de diverses matières, ce qui a valu à ces larves des noms vulgaires variables selon la nature habituelle des fourreaux. Ainsi, sur tout le parcours de la petite rivière d’Hyères (Seine-et-Marne), jusqu’à son confluent, à Villeneuve-Saint-Georges, les pêcheurs se servent de ces larves en mai, juin, juillet, et les nomment porte-bois. Elles reçoivent le même nom à Epernon (Eure-et-Loir) où on les emploie pour pêcher dans la petite rivière au-dessus du moulin alimenté par les eaux de l’étang de Guipéreux. Ces deux rivières sont très lentes, bourbeuses, chargées de débris végétaux. Ce sont également des larves de même genre qui servent d’amorce dans l’Aveyron, pendant les mêmes mois, notamment) Saint-Jean-du-Bruel, sur le versant ouest des monts Garrigues. On les trouve collées sous les pierres dans l’eau de la petite rivière de Dourbie, et les paysans les appellent porte-sable. Cette rivière est rapide, limpide, à fond de sable très fin. Les larves de Phryganes offrent aussi une amorce préférée à toute autre aux pêcheurs à la ligne à Dijon et de ses environs, tant dans la rivière d’Ouche que dans les eaux du canal de Bourgogne. On les ramasse en abondance sur les deux bords de ce canal.