Stanislas Meunier, La géologie biologique, Paris, Félix Alcan, 1914, p. 97.
Ce sont des larves d’insectes destinés à voler un jour à travers les airs et qui, en attendant, sont sortis des œufs sous la forme de vers au tégument très fragile.
Guidés par leur instinct, ils ont augmenté leurs chances de survie à bien des causes d’accident en s’enveloppant d’une gaine de petits corps étrangers qu’ils ont agglutinés à la surface adhérente de leur épiderme. Suivant les espèces, les matériaux employés à la construction de cet étui protecteur changent : les uns sont formés de brindilles, les autres de grains de sables ténus, d’autres encore plus raffinés, de tests de mollusques, et spécialement de très petits planorbes. Quand la métamorphose est accomplie et que la phrygane (ou indusie) s’est envolée, les tubes laissés au fond de l’eau s’accumulent en lits de plus en plus épais ; et ce qui nous intéresse, c’est de savoir qu’à diverses époques géologiques, des phryganes se sont fossilisées de façon à témoigner de l’existence de lacs tertiaires, sinon plus anciens.