Gert von Natzmer, Les secrets du monde vivant, Paris, Plon, 1955, p. 168-169.
La phrygane, elle, construit de véritables forteresses, petits tubes qui jonchent le fond des ruisseaux et des mares. Les phryganes les transportent généralement avec elles et elles s’y réfugient à la moindre alerte ; toutefois, chaque espèce de phryganes a son logis particulier. Les tubes sont tantôt faits de petites pierres, tantôt de débris végétaux. A mesure qu’elles se développent, les larves changent parfois de matériaux de construction. Si pour une raison quelconque, le tube d’une phrygane est détruit, aussitôt elle se met à l’ouvrage et procède de la même manière que lors de l’édification du logement disparu. On cite l’exemple d’une phrygane qui reconstruit soixante fois sa loge-abri en employant toujours la même tactique. Son instinct lui commandait d’exécuter les mêmes actes dans un ordre immuable.