Yves Rémy, Le grand midi, Paris, Christian Bourgois, 1971, p. 208.
Il faisait si chaud qu’on ne pouvait garder vivants nos asticots dans nos boîtes pleines de fumier. Aussi devait-on se résigner à trouver des porte-bois, ces sortes de vers qui vivent au fond de la rivière dans des brindilles creuses. Milena et moi, on se déchaussait. Toute la campagne s’anéantissait sous la chaleur énorme et on poussait des cris malheureux en marchant sur les cailloux brûlants avant d’atteindre l’eau mais quand même on riait