Antonio Vallisneri, Opere fisico-mediche stampate e manoscritte raccolte da Antonio sua figliuolo. vol. I, Venise, Sebastionao Coleti, 1733, p.38-39
Pline : Legniperdi acquatici
Dileguate appela le nevi, squagliati i ghiacci, e liberate l’onde viva dalle ingiurie della stagione più acerba, si vengono i Silofori, o Legniperdi acquaioli, nuotante pigramente nell’acqua, strascinandosi dietro quella loro ingegnosa casetta, tutta al di fuora di fuscelletti e d’altri minuzzoli con industria mirabile fabbricata, per difendersi dalle ingiurie del tempo, e forse più dagl’inimici divoratori, assicurando il loro tenero corpicciuolo, coll’andar sempre più rinchiusi dentro il proprio portatile covile.
Costume de’ Legniperdi acquatici
Si lasciano questi trasportare ora a seconda, ora con le zampe nuotando anche a ritroso dell’onde, ora si abbassano al fondo, ora rasente l’acque s’innalzano. Nè si servono solamente di lingotti, o stecchetti, o pagliacce, a bella posta da loro tagliate, per tenersi la casa: ma prendono alla rinfusa e semi, e foglie, e radiche d’ogni maniera, e lumachette vuote, e bucce di ghiande, e d’altri frutti, e pietruzzole, e squammette di pesci, e gusci d’uova tritate, ed officino, e infino pezzetti di certa creta, e di matone cotto, e simili, appiccando alle loro scabrosità un filo, ed anche più, e sovente attorcigliandoli col medesimo, che cavano dalla bocca, e bellamente ad una tela gli uniscono, che tutti gli veste, e nasconde, a riserva del capo, e della parte lor deretana.
[…]
Traduction originale : Ivonne Manfrini :
Pline : Legniperdi acquatici
À peine les neiges disparues , les glaciers dissous et l’eau vive libérée de la violence de la saison la plus acerbe, on voit apparaître les Siloftori, ou Legniperdi acquaioli, nageant paresseusement dans l’eau, en traînant derrière eux cette ingénieuse maisonnette, faite entièrement à l’extérieur de brindilles et d’autres matériaux minuscules, fabriquée avec une ingéniosité expérimentée et admirable pour se défendre des agressions du temps et peut-être encore plus de celles des ennemis susceptibles de les dévorer, protégeant ainsi leur corps tendre en se déplaçant toujours enfermés dans leur abri portable.
Habitudes des Legniperdi aquatici
Ils se laissent transporter soit en nageant avec les pattes même en remontant le courant, soit ils s’abaissent au fond de l’eau, soit encore ils s’élèvent en rasant l’eau.
Matériaux divers de leur tube ou maison et manière de la fabriquer
Ils ne se servent pas seulement de brindilles, ou de bâtonnets, ou de brins de paille, taillés par eux expressément pour tisser leur maison mais ils prennent également, dans le désordre, des semences, des feuilles et des racines de toutes les sortes, des petits escargots vides, des écorces de glandes et d’autres fruits, des petites pierres, des écailles de poissons, des coquilles d’œufs et de petits os concassés ainsi que de petites fragments d’un certain type d’argile, de brique cuite, ou semblable. Ils accrochent aux aspérités un ou plusieurs fils, qui sortent de leur bouche, qu’ils entortillent, et avec beauté ils les unissent à un tissu dont ils sont tous revêtus, et donc cachés, à l’exception de la tête et de la partie postérieure.
Industriosité géniale de Legniperdi suddetti
Celui qui m’a rapporté simplement ces faits, a observé qu’ils se servent, avec un savoir secret et difficile à comprendre, uniquement d’herbettes tendres et vertes, au moment où ils sont également tendres et petits. Ils ne se servent pas de petits cailloux et d’argile, si non sur leurs membres plus endurcis et quand la mutation ou le dernierdéveloppement est proche.
Découverte d’une erreur
Volontairement dépourvus de leur maison, ils ne meurent pas, comme c’est le cas.
Observation curieuse
L’observateur me dit que c’est un vrai plaisir, dignes des plus hautes spéculations philosophiques, que de les mettre dans un vase d’eau avec des brins de paille, après les avoir dépouillées de leur protection, et de les voir en quelques heures se vêtir tous de paille légère ou de fétus blancs de chanvre sec si tel est le matériau qu’on leur propose.
Quand ils abandonnent leur protection
Ils se dépouillent également de leur propre chef, au moment de la croissance, lorsque leur nid devient trop petit ou quand l’eau est agitée, peut-être pour fuir plus rapidement ou parce que leur habitat se remplit de sable, de fange, de boue ou d’autres immondices. Il leur en coûte peu de s’en refaire un très propre. Certains cependant tardent jusqu’à quatre jours avant de se fabriquer un nouvel habitat. On les voit abasourdis et balourds divaguer dans l’eau, souvent retournés, Ayant perdu leur équilibre habituel et leur étrange légèreté, on observe la perte de leur savoir natatoire.
Différence entre les Legniperdi terrestres et aquatiques
Ils sont différents des terrestres en ce que les aquatiques ont les brindilles disposées en travers de la toile qui les enveloppe alors qu’elles sont disposées en long chez les terrestres. Parmi les milliers d’exemplaires existant, notre observateur attentif n’a trouvé que deux aquatiques, parmi les milliers d’exemplaires observés, dont les brindilles étaient disposées longitudinalement
Habiter dans les feuilles
et quelques uns dont le corps est enfermé avec ingéniosité entre quatre ou cinq feuilles sèches, coupées et rongées, si bien ajustées dessus et dessous que personne en les voyant dans l’eau ne pourrait imaginer que ce sont les involucres ou les habitations portables d’un ver. Ces Legniperdi sont différents des autres puisque, si on les sort, ils meurent d’abandonner leurs feuilles aimées alors que les autres s’échappent de leur maison , sans se soucier de rien, pour chercher meilleure fortune.
Génie de l’animal
Il observa également dans les Siloftori qui ont les brindilles disposées transversalement, que celles-ci sont notablement plus grosses, et plus sèches, lorsqu’elles couvrent leur maison pleine d’aspérités près de la tête. C’est une manifestation de l’astuce de cet animal industrieux car de cette manière, il nage mieux et il peut flotter.
La tunique sous les brindilles
Une fois enlevées les minuscules brindilles qui couvrent la tunique, celle-ci apparaît comme un quadrillage dense, tissé de fils solides, ayant la forme d’un sachet ouvert sur les deux côtés, et opportunément nommée par Aristote, pour les terrestres, Tunica araneosa à cause de sa ressemblance avec la toile des araignées.
Que peut être leur nom?
Mal. :
Les Siloftori dont vous parlez ne correspondent pas aux Legniperdi puisqu’ils n’utilisent pas uniquement le bois pour construire leur maison et qu’ils se servent de tous les types de fétus qui puissent leur convenir. Il faudrait les nommer d’après les matériaux qu’ils utilisent soit semiperdi, ou herbiperdi, ou pietriperdi, ou terriperdi ou avec d’autres noms composés comme variperdi ou tuttoperdi, si non ne voulons pas focaliser sur le matériau principal dont est constitué l’habitat, comme nous le faisons, nous les médecins, à propos de certains remèdes mystérieux issus de mélanges. Il faudrait également porter la réflexion sur ce je ne sais quoi d’ industrieux, supérieur à un travail mécanique propre à ces insectes lorsque on les voit si prudents dans l’art de se cacher et si ingénieux dans la fabrication et le tissage de leur maison. Mais décrivez-moi ce ver.
Description du L. aquatique
Pline :
[Les lignes qui suivent décrivent l’insecte de manière minutieuse et sans appréciation]
Mal. :
Les insectes sont des êtres vivants parfaits dans leur genre
Si les savants, qui ont divisé les animaux en parfaits et imparfaits en mettant parmi les derniers cette pauvre foule d’insectes jusqu’ici méprisés, avaient observé la merveilleuse organisation, l’indescriptible labeur et expérience de ces derniers pour se maintenir en vie l’hiver et pour se nourrir l’été, pour se défendre, pour se multiplier, pour croître, pour se développer, je ne sais pas si une telle division aurait été proposée. Nous connaissons désormais la légitimité et la noblesse de leur origine paternelle, nous avons déjà découvert leurs viscères, leurs nerfs, leurs artères, leurs veines et leur sang. Déjà, ils mettent à rude épreuve les plumes des lettrés les plus savants et les plus curieux et ils font perler la sueur des fronts émérites plongés dans leur observation attentive.
Chacun s’astreignant, y compris pour sa propre gloire, à découvrir leur naissance et leur vie plus étonnante de celle des autres créatures vivantes par la multitude de curieuses et fréquentes péripéties ainsi que par les métamorphoses admirables et extravagantes.
Prérogatives de ces insectes admirables
Cette manière de transformer continuellement et constamment leur figure, qui en Aurelia, ou Chrysalide, qui en Nymphe, ou Tettigometra, et de se transformer ensuite en élégant insecte volant, caractérise leur espèce Cette manière de savoir ou de sentir avec exactitude le moment de ces changements ; cette manière de se cacher dans des endroits secrets, ainsi défendus de tous les dangers ; cette manière de fabriquer avec tant d’adresse les cocons, ou de tirer les fils, ou de tisser les soies, ou encore de se protéger avec ingéniosité, toutes ces qualités ne suffisent pas pour effacer l’injure d’être considérés comme des créatures vivantes imparfaites. On ne remarque pas en eux un quelque chose de grand et de difficilement compréhensible pour notre intelligence si courte.
Variations des insectes étonnants
Naître sous une forme, croître avec elle, mourir avec elle est propre aussi aux plantes et je ne nie pas qu’il s’agît d’un beau spectacle mais ce n’est pas un spectacle admirable. Si un chien, ou un bœuf, se transformait en être volant, la chose passerait pour miraculeuse ou pour être le résultat des stupéfiantes et terribles forces de l’alchimie. Les insectes qui changent en vertu d’une loi si subtile ne devraient-ils pas être inscrits dans une catégorie merveilleuse et, dirai-je plus parfaite et plus grande que celles des autres ? Et ces admirables changements ne devraient-ils pas suffire pour leur octroyer le titre de parfaits ?
Perfection des insectes
(Les lignes qui suivent soulignent la perfection de ces insectes qui survivent au morcellement en maintenant mouvements et symétrie. Elles soulignent la cécité de ceux qui refusent de reconnaître la perfection de ces insectes qui est une manifestation de la toute puissance de Dieu).
Expérience de l’auteur
Plin. :
Au début de mars, notre observateur enferma dans une petite fosse pleine d’eau une centaine de siloftori et il leur jetait diverses herbes, principalement aquatiques, pour observer lesquelles étaient les plus appréciées. Ayant remarqué qu’ils se nourrissaient plus particulièrement d’Apio palustre, de Ranuncolo pratense, d’ Oxilopato et d’herbes semblables, il leur en offrit en abondance.
Nourriture et repos des L. aquatiques
Vers la fin mai, ils commencèrent à se cacher dans les recoins de la fosse et à chercher des endroits plus tranquilles en se collant aux briques, aux racines, aux branches, aux rameaux et aux restes d’herbes qu’on leur avait jetés, et en s’unissant étroitement à leur support avec leur bave ou fil. Le 13 juin, l’observateur en détacha un, il l’ouvrit et il vit avec plaisir qu’il s’agissait d’un autre animal. il s’était transformé en Ninfa. Il décrivit celle-ci en la divisant en trois parties : la tête, le buste et le ventre.
Nymphe du L.
[Dans les lignes qui suivent, l’auteur décrit minutieusement l’aspect et la fonction des différentes parties du corps de la Nymphe (Ninfa), la description est rigoureuse sans appréciation d’aucune sorte.]