Antoine Vavon, La truite, Ses mœurs, L’art de la pêche, Cergy, Edicom, (1927), 1983, p. 213-214.
Désignées sous le nom de casets, ces larves sont bien connues par l’instinct remarquable, qu’elles possèdent, de se construire, dès qu’elles sont nées, des abris en forme de tubes, de fourreaux ou de voûtes, qu’elles recouvrent de matériaux divers, suivant les espèces auxquelles elles appartiennent : brindilles, feuilles, débris végétaux, cailloux, sable, petits coquillages, etc.. Les unes confectionnent des étuis mobiles, dans lesquels elles restent constamment et qu’elles traînent lorsqu’elles se déplacent, d’où les noms de porte-bois, portefaix, traîne-bûches, qui leur sont donnés par les pêcheurs français…/..
Chaque étui mobile est constitué par une sorte de fourreau tronconique, fait de fils de soie, minces et solides, secrétés par la larve, autour duquel sont réunis et fixés les matériaux formant l’armature extérieure de la demeure.
Pictet qui a fait des expériences fort intéressantes et faciles à reproduire, sur la construction des étuis, a observé que chaque espèce de larve adopte toujours les mêmes matériaux et les mêmes méthodes de construction. Certaines emploient des débris de matières végétales, d’autres, des matières minérales, d’autres, enfin, combinent les deux. Il en résulte que l’aspect extérieur de ces retraites est fort différent d’une espèce à l’autre, mais, dans tous les cas, l’intérieur est parfaitement lisse et confortable. Le poids de chaque étui est soigneusement calculé de manière qu’il soit assez léger pour pouvoir être facilement transporté et assez lourd pour qu’il résiste à la force du courant.