La Grande Encyclopédie, n° 45, Paris, Larousse, 1975, p. 9442.
Quelques larves campodéiformes et toutes les larves éruciformes construisent un fourreau, dont la forme et les matériaux varient d’une espèce à l’autre ; les larves des Phryganes manifestent ainsi une aptitude au choix des éléments qui entrent dans la confection de leur étui ; elles peuvent aussi dans une certaine mesure , s’adapter aux substances dont elles disposent comme on l’observe dans des élevages. La forme la plus fréquente du fourreau est cylindrique ou conique, rectiligne ou arquée ; parfois il ressemble à un haricot (Hydroptila) ; chez Helicopsyche, il ressemble tellement à la coquille spiralée d’un Gastéropode que l’animal fut d’abord décrit comme un Mollusque. La matière fondamentale du fourreau est constituée par la soie des glandes séricigènes. Presque toujours, des matières minérales ou végétales y sont insérées et en forment les éléments les plus visibles : grains de sable chez Enoicycla, brindilles disposées transversalement ou coquilles de Planorbes (Limnophilus rhombicus), fragments de feuilles disposées en spire régulière (Phryganea grandis), brindilles disposées dans le sens de la longueur (Grammotaulius). Autour du fourreau, divers matériaux se trouvent parfois surajoutés : chez Glyphotoelius, de larges lambeaux de feuilles camouflent le tube ; Goera leste le sien avec de petites pierres ; Drusus, qui habite les torrents, hérisse le sien de brindilles obliques, qui assurent un ancrage efficace. Ainsi la construction de l’étui révèle-t-elle souvent de la part des larves de Trichoptères un comportement complexe et spécifique. Ancrées au fond de leur abri par deux crochets terminaux, prenant appui près de l’orifice par trois mamelons situés sur le premier segment abdominal elles laissent émerger tête et thorax pour marcher et capturer leur nourriture ; l’abdomen ondule constamment et provoque un renouvellement de l’eau au niveau des branchies.