La guérite est achevée

Anonyme, « Au pays des animaux, La mouche qui nait au fond de l’eau », Lectures pour tous : revue universelle et populaire illustrée, Paris, mai 1926, p. 90-92.

L’instinct de défense

La jeune larve serait avec son corps sans cuirasse, à la merci du premier poisson venu, mais à défaut d’armes naturelles, elle est possédée d’un instinct qui l’incite dès sa naissance à se défendre, en s’entourant d’une véritable forteresse. Elle en demande les matériaux aux brins de bois qu’elle trouve.

La voici à l’œuvre, ramassant débris de bois et fragments de coquilles qu’elle rassemble laborieusement. Il faut qu’elle se hâte de construire son abri ! C’est pour elle, une question de vie ou de mort, car un goujon de ferait qu’une bouchée de son corps de chenille ! La manipulation des pièces lourdes lui coûte des efforts ardus. Elle doit les cimenter en les entourant de fils de soie, mais finalement, la guérite est achevée, et elle s’y enferme.