J. E. Bertrand, Description des Arts et Métiers faites ou approuvées par Messieurs de l’Académie Royale des Sciences de Paris , tome V., Neuchâtel, Imprimerie de la Société Typographique, 1776, p. 102-103
579. On peut voir dans M. de Réaumur (146) , des fourreaux d’insectes aquatiques, qui deviennent ailés. M. de Réaumur les nomme Teignes. D’autres naturalistes les mettent dans le genre des phryganea ; & leur nom anglais est cadews (147). Leurs fourreaux sont intérieurement de soie, & recouverts à l’extérieur de différentes substances, telles que de petits morceaux de bois, ou de roseau, des lentilles d’eau, des brins de pailles, des fragments de coquillages, du gravier, du sable, &. La plupart de ces matériaux très-légers donnent de la solidité aux tuyaux, sans rendre leur poids supérieur au volume d’eau qu’ils déplacent ; ensorte que l’insecte qui y est renfermé, se traine facilement sur le fond, & grimpe aux herbes aquatiques.
580. Il arrive quelquefois que la teigne attache à son fourreau des coquillages entiers, dans lesquels sont des animaux vivans, qu’elle transporte avec elle.
581. Parmi les insectes de ce genre, on en trouve encore qui sont seulement logés entre deux morceaux de bois ; d’autres,, entre les feuilles roulées. Le plus souvent, l’insecte est dans son fourreau : car nous ne dissimulons pas qu’il y en a de plusieurs espèces, mais dont il nous paraît assez inutile de parler ici en détail.
(146) Hist. Des insectes, tom III, pl. 2.
(147)M. Schaëffer, auteur allemand très-versé dans ce genre de connaissances, les appelle Früling flieger. D’autres naturalistes leur donnent le nom d’Assterschmetterlinge.