A. Brongniart, « Sur des terrains qui apparaissent avoir été formés sous l’eau douce », Paris, Annales du Muséum d’Histoire Naturelle, vol. 15, 1810, p. 392-393.
On trouve aux environs de Clermont, vers le sommet du Puy-de-Jussat, des côtes de Clermont, etc., un dépôt de calcaire assez abondant et assez puissants, d’une tout autre sorte de ceux que je viens de décrire, mais qui n’offre encore aucune trace d’origine marine. Il est formé d’une multitude de tubes droits et courts d’environ trois centimètres de longueur sur cinq à six millimètres de diamètre. Ces tubes sont composés ou de petits grains de sable de diverses nature ou de petites coquilles, le tout réuni par un ciment calcaire. Ils sont souvent agglutinées parallèlement les uns aux autres, quelquefois ils se croisent dans tous les sens, d’autrefois enfin ils sont divergens et disposés de manière à former des espèces de bassins circulaires de 5 à 6 décimètres de diamètre.
M. Bosc, qui a le premier fait connoître ce singulier fossile, l’avoit trouvé près de Moulin. Il le regarde comme des tubes formés par des animaux analogues aux larves des friganes, et l’a nommé indusia tubulata. M. Ramond en a fait mention dans la notice qu’il a donnée sur la constitution minéralogique des principaux points de l’Auvergne, dont il a mesuré la hauteur, et il admet cette origine. Quelques naturalistes cependant ne veulent pas considérer ces tubes comme des demeures d’insectes, ils les regardent comme les résultats d’une concrétion calcaire qui aurait enveloppé une multitude de brins de végétaux détruits par la suite…/…. Enfin je possède plusieurs de ces tubes dont la cavité n’ayant point été enduite de l’infiltration calcaire, laisse voir la disposition régulière et en forme de mosaïque des petits grains de sable dont ils sont formés. Les parois intérieurs sont parfaitement unis, et il y ressemblance parfaite entre ces tubes et ceux que forment certaines larves de friganes.