Partir dans cinq ou six directions différentes

Charles John Cornish, Les animaux vivants du monde, Paris, Flammarion, circa 1930.

La larve de ces insectes est toujours aquatiques et rappelle un peu le Bernard l’ermite ; en effet, comme chez ce dernier, la partie antérieure du corps est recouverte d’une armure cornée, tandis que la partie postérieure est absolument sans protection. Afin d’échapper aux attaques des insectes carnassiers, ces larves fabriquent des étuis qui les entourent et qui les suivent partout où elles se rendent. On a cependant vu quelques fois les étuis attachés sous une pierre.
La matière employée pour la construction de ces étuis diffère, selon les espèces . Chez l’une, par exemple, ce sont des feuilles ou des branches coupées en petits morceaux et qui s’enroulent comme une bande ; chez une autre, ce sont des feuilles entières qui sont employées ; elles sont fortement collées par une espèce de glue et font une demeure convenable. Enfin chez une troisième, les seuls matériaux employés sont des grains de sables et des petites pierres disposés en forme ce corne de vache. Mais un phrygane dépasse tous les autres, par l’intérêt qu’offre la composition de ses étuis : ils sont faits uniquement de petites coquilles qui sont encore habitées par leurs propriétaires. Ces derniers réunissent souvent leurs efforts pour essayer de partir dans cinq ou six directions différentes, tandis que la larve les entraine dans une septième.