Vitus B. Dröscher, Le merveilleux dans le règne animal, Paris, Robert Laffont, 1966.
Le Dr. Merril de l’université de Michigan s’est livré à des expériences intéressantes sur les petits poils mesurateurs de longueur des larves de phryganes. Ces créatures lombricoïdes vivent dans des eaux courantes continentales, construisent des toiles et surtout un fourreau qui leur sert de résidence et qu’elles transportent partout avec elles comme un coquille d’escargot. Les petits poils sensoriels du bout de leur queue leur servent de « bureaux de planning », ils calculent la taille du fourreau qui leur convient. Après que le zoologiste eut coupé aux larves ces petits poils, elles continuèrent à construire sans arrêt, comme une femme qui tricote de trop longues manches de pull-over parce qu’elle est fascinée par un programme de télévision. Ce n’est que lorsque l’édifice soyeux entrelacé de pierres et de feuilles atteignit trois fois le volume nécessaire que les animaux s’arrêtèrent. Leur tache devenait probablement trop écrasante pour être poursuivie.