Qui auraient dû êtres jetés au hasard

Marcel de Serres, Géognosie des terrains tertiaires ou Tableau des principaux animaux invertébrés des terrains marins tertiaires du Midi de la France, Montpellier, Chez Pomathio-Durville, 1829, p. 208 et 209.

Insectes fossiles des dépôts de sédiment produits après la retraite des mers.

 

Les premiers débris d’insectes signalés dans les dépôts lacustres, semblent se rapporter à des tubes qui auraient servi d’enveloppes à des larves de Friganes. M. Bosc, qui les a décrits le premier, les as nommés Indusia Tubulosa (1). Ces tubes, que l’on trouve dans les environs de Clermont, en Auvergne, au sommet du Puy-de-Jaussat, dans un dépôt calcaire lacustre considérable, ont environ un pouce de longueur, sur quatre à cinq lignes de diamètre. Quelques-uns de ces tubes sont composés de petites paludines réunies par une incrustation calcaire, tandis que d’autres sont formés par de petits grains de sable de diverse nature. On les voit souvent agglutinés parallèlement les uns aux autres, ou se croiser dans tous les sens, être enfin divergens, et former des espèces de bassins circulaires d’un pied et demi à deux pieds de diamètre.

Quoique l’origine donnée à ces tubes par M. Bosc puisse être contestée, il nous paraît cependant avec MM. Ramond et Brongniart, qu’elle est encore la plus probable, parce que s’ils se rapportaient aux Sabelles et aux Amphitrites, les coquilles qui leur seraient réunies, appartiendraient à des coquilles marines, et non à des espèces d’eau douces (2). On ne peut pas davantage les considérer, comme le résultat de concrétions calcaires, qui auraient enveloppé une multitude de débris de végétaux détruits par la suite, parce que, malgré leur nombre immense, ces tubes ont une parfaite ressemblance dans leur forme, leur grosseur et leur longueur. Leur disposition symétrique, la manière dont une de leur extrémités est constamment terminée en une calotte hémisphérique, indique pour leur formation une cause plus régulière qu’une concrétion opérée sur des débris de végétaux qui auraient dû êtres jetés au hasard, et varier à l’infini dans leur longueur et grosseur.

 

(1) Journal des mines, tom. 17, n° 101, pag. 397.

(2) Annales du Muséum, tom. XV, p. 393.