Il faut presser la queue entre le pouce et l’index

Rose De Laval, L’art de la chasse et de la pêche, Les secrets du gibier et des poissons, Paris, Magellan, 1997.p. 161-161.

La famille des phryganes, insectes brunâtres voisins des papillons, fournit aux rivières un contingent de larves aquatiques très recherchées. On les trouve dans les fossés, les petits ruisseaux. Ces larves, petites chenilles de 2 centimètres à tête ronde et dure auraient peu de chance de survie si elles ne se fabriquaient pas une armure défensive. Un épais fourreau protecteur de brindilles sur lequel s’agrègent grains de sable, fragments d’écorce, petits graviers, divers débris flottants. C’est ce fourreau près du corps qui leur a fait donner les noms imagés de portefaix, cherfaix, porte-bois, traîne-bûche, charpentier, etc. Elles se logent sous les cailloux, contre les objets immergés et font l’objet de nombreuses convoitises, tant de la part des pêcheurs que celle des poissons, en particulier des truites. Pour sortir la larve de son habitacle, il faut presser la queue entre le pouce et l’index jusqu’à la sortie de la tête et des pattes ; on la pique sur hameçon sous le menton et non sur la tête qui ne résisterai pas à ce traitement. Si on leur laisse leur gaine, on les conserve quelques semaines intactes dans de la mousse humide.