L. Rousseau, Les Habitations Merveilleuses, imité de l’anglais, Bibliothèque de la Science Pittoresque, Paris, Brunet, 1869, p. 58-59.
Les larves étant écloses, elles se construisent des demeures dont les matériaux et les formes varient à l’infini. L’enveloppe la plus répandue se compose de petits brins d’herbe et de bois placés longitudinalement comme les faisceaux des consuls de Rome. J’en possède plusieurs de cette façon mesurant depuis quinze millimètres à peine jusqu’à cinq centimètres ; il y en une, dans ma collection, formée d’une tige creuse de ciguë d’eau ; d’autres sont faites de l’épiderme du roseau commun. On compte encore tout une série construite de débris de foin que le vent avait sans doute portez à l’eau ; dans ce cas les brins sont placés en se croisant. Les enveloppes des graines de l’orme sont également employées souvent par les larves. Ces dernières font des aussi des cylindres composés de sable et de fragments de coquilles reliés entre eux par un ciment imperméable.
On a fait différentes expériences pour observer la manière de construire des larves de phryganes. Une dame, Miss Smee, a surtout réussi à obliger ces insectes à employer les substances les plus insolites, telles que de la poudre d’or, du verre pilé, etc. ; mais elle n’a pas pu parvenir à leur faire mettre en usage des perles de verre ou tout autre objet à surface unie.
Les larves trouvent dans ces remarquables demeures assez de sécurité, car une substance cornée protège la tête tandis que l’abdomen est abrité par l’enveloppe