Au milieu il y a quelque chose de vivant

Arabella B. Buckley La vie des animaux et des plantes dans les jardins, les champs et la rivière, , traduit et adapté de l’anglais par Mlle Peschard, Paris, Bibliothèque d’Education, circa 1939, p. 39-40.

Et maintenant qu’y a-t-il encore dans notre filet ? Au premier abord on pourrait croire qu’il y a seulement un morceau de bois ou un peu de boue avec de petites pierres à l’intérieur, ou bien encore une quantité de brins d’herbe entremêlés. C’est bien cela ; mais au milieu il y a quelque chose de vivant. En regardant attentivement nous pouvons voir la tête d’un insecte avec six pattes qui font saillie au dehors. C’est une petite bête molle surnommée porte-bois ; c’est la larve de la phrygane. Si nous enlevons les brins d’herbe, le bâton, les petites pierres ou les coquilles qui forment une espèce de maison protectrice, nous trouvons le ver à l’intérieur. Il a six pattes et un certain nombre de petites houppes sous le corps. Il respire avec ces houppes justement comme le fait le têtard avec les siennes.

On voit souvent les vers de phryganes ramper au fond des ruisseaux ; ils ressemblent à de petits paquets de brindilles mouvantes ou à des pierres. On peut les ramasser sans se servir du filet. Ils bâtissent ces cases autour d’eux pour protéger leur corps mou, dont les poisons sont très friands.