Bahia

François-Jules Pictet, « Note sur des étuis de Phryganes envoyés du Brésil par M Blanchet » Genève Bibliothèque Universelle de Genève, tome 5, chez B. Glaser, 1836, p. 198-200.

Il y a quelques mois que M. Moricand a reçu des environs de Bahia, de M. Blanchet, une grande quantité de corps pierreux ressemblant pour la forme à de petites hélices, mais d’un extérieur un peu raboteux. Ces objets, sui lui furent envoyés comme coquilles, étaient en effet très bien faits pour induire en erreur ; mais il reconnut, au premier coup d’œil, qu’ils n’offraient pas le caractère d’hélices, et eut la complaisance de me les apporter, car il lui semblait y reconnaître des étuis analogues à ceux que j’avais décrits pour les larves de phryganes. Je les reconnus en effet évidemment pour tels ; mais en même temps, leur forme bizarre ne rentrait aucunement dans aucun des types qui se trouvent dans nos environs. Elle me parut pas cependant tout à fait nouvelle, et en effet j’ai retrouvé dans Réaumur quelque chose de semblable. Cet illustre entomologiste donne, dans le 5° mémoire de son tome 3, une figure et une description de tuyaux de ce genre trouvé près d’Etampes par M. Bazin, qui lui avait envoyé en même temps une petite phrygane noire comme provenant de ce tuyau. Réaumur n’a pas pu réussir lui-même à voir la larve, de sorte que le fourreau seul est connu.

J’ai cherché à aller plus loin sur l’espèce reçue de Bahia, et je suis en effet arrivé à des données plus certaines, sur la forme de la larve, que je n’aurais osé l’espérer. Je remarquai d’abord qu’une partie ce des étuis étaient fermés par une sorte d’opercule, et que d’autres étaient ouverts. Cet opercule, qui est de nature soyeuse et assez épais, est évidemment l’analogue des grilles avec lesquelles la plupart des larves de phryganides ferment leurs étuis ; mais il présente une forme très remarquable et tout à fait différente de ce qui a été observé jusqu’à présent…/…

M. Moricand a aussi reçu, comme venant de Cuba, un étui voisin par la forme du précédent, mais dans lequel les spires s’enroulent un peu différemment. Il est en forme de cône, et la dernière spire forme une arête saillante et non un tour arrondi ; de sorte que l’aspect général de cet étui est celui d’un petit trochus obtus, comme le précédent rappelle assez bien l’apparence d’une hélice.